La convertibilité en or désigne la capacité, pour les détenteurs de monnaie, d’échanger librement celle-ci contre une quantité fixe d’or, selon un taux prédéfini. Ce principe fut au cœur de plusieurs régimes monétaires, notamment sous l’étalon-or classique et, plus tard, dans le cadre du système de bretton-woods. En ancrant la valeur de la monnaie à un bien physique rare, la convertibilité en or visait à instaurer une discipline monétaire et à renforcer la confiance dans les systèmes financiers nationaux et internationaux.
La convertibilité en or suppose que l’autorité monétaire (généralement une Banque Centrale) s’engage à échanger toute quantité de monnaie fiduciaire ou scripturale contre une certaine quantité d’or, au taux légalement fixé. Cette convertibilité peut être :
La formule implicite du système est la suivante :
$\text{Valeur de la \href{\href{https://linknote.fr/HTML/monnaie.html}{\text{monnaie}}.html}{\text{\href{https://linknote.fr/HTML/monnaie.html}{\text{monnaie}}}}} = \text{Quantité d'or} \times \text{Prix officiel de l’or}$
Exemple : Si 1 dollar vaut 1,5 gramme d’or, alors un billet de 10 dollars est théoriquement échangeable contre 15 grammes d’or.
L’objectif fondamental de la convertibilité est d’ancrer la valeur de la monnaie à une richesse tangible, non manipulable par les autorités. Cela permet de :
Ainsi, la convertibilité impose aux États une stricte discipline budgétaire et monétaire.
Sous l’étalon-or classique (1816–1914), les monnaies nationales étaient directement convertibles en or pour les particuliers, dans des proportions fixées par chaque pays. Les échanges internationaux s’effectuaient ainsi via des mouvements d’or, garantissant l’ajustement automatique des balances des paiements selon le mécanisme des flux d’or (Hume).
Le système de bretton-woods (1944–1971) met en place une forme partielle de convertibilité :
Ce système s’effondre en 1971 lorsque le président Nixon suspend la convertibilité du dollar en or, marquant la fin de l’ordre monétaire de bretton-woods.
La convertibilité en or limite la capacité d’un État à ajuster sa politique monétaire en fonction de la conjoncture. Elle empêche, par exemple, de relancer l’économie par une expansion monétaire en période de récession.
Le volume de monnaie en circulation étant lié aux réserves d’or, une croissance économique non accompagnée d’un afflux d’or peut conduire à une pénurie de liquidité et à une déflation durable.
Une fuite de l’or (crise de confiance, déficit commercial chronique) peut contraindre un pays à suspendre la convertibilité, ce qui déstabilise l’économie.
Dans le système de bretton-woods, seul le pays émetteur de la monnaie pivot (les États-Unis) avait la capacité de contrôler le stock mondial d’or, créant une domination du dollar.
Bien que la convertibilité en or ait été officiellement abandonnée, elle continue d’influencer :
Des institutions privées proposent également des cartes ou portefeuilles numériques adossés à l’or, permettant une forme moderne de convertibilité numérique.
La convertibilité en or fut une pierre angulaire des régimes monétaires stables aux XIXe et XXe siècles. Si elle offrait des garanties fortes de stabilité et de discipline, elle se heurta à son manque de flexibilité face aux exigences de l’économie moderne. Aujourd’hui, elle demeure une référence historique importante et un symbole de rigueur monétaire, souvent opposé aux excès possibles des systèmes à monnaie fiduciaire sans adossement.