La croissance potentielle désigne le rythme maximum de croissance que peut soutenir une économie sur le long terme sans générer de déséquilibres macroéconomiques, notamment d’inflation. Elle correspond à la progression du PIB que l’on obtiendrait si les facteurs de production (travail, capital, technologie) étaient utilisés de manière optimale, sans tension sur les capacités de production. C’est un concept central en macroéconomie pour analyser la position conjoncturelle d’un pays, calibrer les politiques économiques et estimer le taux de croissance durable.
La croissance potentielle est une notion structurelle : elle ne dépend pas des fluctuations de court terme (crises, booms, chocs de demande), mais des fondamentaux économiques.
Elle permet de :
La croissance potentielle est déterminée par trois grands facteurs :
Formellement, elle peut être modélisée par la fonction de production de type Cobb-Douglas :
$Y = A \cdot K^\alpha \cdot L^{1 - \alpha}$
où :
La croissance potentielle dépend alors de la croissance de chacun de ces facteurs.
La croissance potentielle permet d’identifier l’écart de production (output gap) :
$Écart de production = PIB effectif - PIB potentiel$
Les banques centrales et les gouvernements utilisent cette mesure pour ajuster leurs politiques monétaires et budgétaires.
La croissance potentielle n’est pas observable directement. Elle est estimée à partir de modèles macroéconomiques :
Ces estimations sont souvent révisées et sujettes à incertitude.
Dans les pays développés, on observe depuis les années 2000 un ralentissement de la croissance potentielle, lié à :
La crise financière de 2008 et celle liée au Covid-19 ont renforcé ces tendances. Des politiques de relance ciblées (investissements verts, numérique, formation) visent désormais à rehausser la croissance potentielle.
Un pays peut avoir une croissance effective élevée tout en étant en surchauffe, ou une croissance faible avec un écart de production encore plus négatif.
La croissance potentielle constitue un repère essentiel pour piloter la politique économique et évaluer la performance structurelle d’un pays. Elle rappelle que la croissance ne se résume pas à l’activité du moment, mais dépend de la capacité d’une économie à mobiliser durablement ses ressources. Stimuler la productivité, investir dans le capital humain, encourager l’innovation et moderniser les institutions sont autant de leviers pour élever le niveau de croissance potentielle à long terme.